Le ministre Cédric O recule après une polémique sur un « conseil de l’ordre » des journalistes

« Des paroles malheureuses. »C’est ainsi que, sur l’antenne de France Culture, le secrétaire d’Etat en charge du numérique Cédric O a tenté d’éteindre la polémique agitant le secteur de la presse après ses propos sur la nécessité de créer un “conseil de l’ordre” des journalistes dans une interview à l’agence Reuters. « J’ai eu des paroles un peu malheureuses dans les termes choisis, conseil de l’ordre ce n’était pas le bon terme », et « quand j’ai dit l’Etat le fera”, ce n’était pas du tout ni une menace ni un souhait », a développé le secrétaire d’Etat.

De nombreux journalistes et patrons de presse se sont insurgés contre les propos de Cédric O. Un simple clic sur Google Actu ou une visite (c’est plus sympa) chez votre marchand de journaux permet de s’en rendre compte !

“C’est la loi de 1881 qui doit s’imposer à ces nouveaux médias, qu’ils viennent de Californie ou de l’Oural. Trésor d’équilibre soutenu par la double exigence de liberté et de responsabilité, elle ne doit être, à son tour, victime des prédateurs (Google, Facebook, Amazon…) qui dépouillent, par un quasi-monopole publicitaire, journaux, radios, télévision (au risque de demain les dévorer). Le conditionnement par l’algorithme, la domination sans limite d’un réseau social, même bienveillant, menacent, en profondeur, nos démocraties. Nos bons sentiments ne se contentent pas d’éroder lentement l’un des fondements de nos sociétés libérales, ils nous détournent des vrais périls”, écrit dans son édito Vincent Tremolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

« C’est une très mauvaise idée. La France a une organisation exemplaire, entre la loi de 1881 sur la liberté de la presse, les différentes chartes journalistiques, etc. Cela ne nécessite certainement pas un ordre désigné », juge pour sa part Jean-Michel Baylet, président de l’Alliance de la presse d’information, regroupant les syndicats de la presse quotidienne nationale, régionale et départementale, par ailleurs patron du groupe La Dépêche.

Pour sa part, le Syndicat national des Journalistes (SNJ) a insisté sur le fait que “ce sont les journalistes qui sont les vrais remparts contre les fausses nouvelles.”