Plus de 60 dessins de Cabu sont exposés jusqu’au 26 février au Carré d’Art, à Nîmes. Une exposition inédite organisée par Nîmes d’illustre, en partenariat avec le Club de la presse et de la communication du Gard.
« Une initiative unique contribuant grandement à la constitution de la mémoire de Cabu », a affirmé sa veuve Véronique Cabut lors du vernissage de l’exposition jeudi 2 au soir. L’occasion de (re)découvrir des dessins souvent anciens, mais toujours drôles et modernes dans les thèmes qu’ils abordent : « il anticipait les grands débats, il avait tout compris sur le changement climatique, la cause animale, la fragmentation de la société », estime Véronique Cabut.
Et certains dessins sont troublants de clairvoyance, notamment un datant d’il y a un demi-siècle, anticipant les services de livraison à domicile désormais ancrés dans nos vies, même pour un simple repas. L’occasion aussi de rappeler que Cabu était journaliste, et représentait fièrement un métier, celui de dessinateur de presse, « en voie de disparition, note le président du Club Guillaume Mollaret. La CCIJP n’a distribué que 11 cartes de presse pour des dessinateurs en 2022, ce n’est pas beaucoup. »
Et même s’il y a bien plus de 11 dessinateurs de presse en France, « il n’y en a que 11 qui tirent la majorité de leurs revenus de cette activité », ajoute Guillaume Mollaret. Une activité « qui pendant des années n’a pas eu la légitimité qu’elle méritait », estime Margot Arrault, co-fondatrice de Nîmes s’illustre, à l’initiative de l’exposition soutenue par la Ville de Nîmes, le Département et la Région. Cette exposition est aussi, pour ces collectivités, l’occasion de rappeler leur engagement en soutien de la liberté d’expression, rappelleront les élues Sophie Roulle pour la Ville et Amal Couvreur pour le Département et la Région.
Car, si désormais les dessinateurs de presse sont peu nombreux, « jusqu’à 2015, ils étaient au moins 5 de plus », rappelle Guillaume Mollaret. Les 5 tombés sous les balles des terroristes chez Charlie Hebdo, dont Cabu. Alors « cette exposition, c’est une invitation à réfléchir à la liberté de créer, d’informer, de rire, de se moquer, bref de réfléchir à la liberté », conclut-il. Et, pour Véronique Cabut, de voir aussi, à travers les oeuvres du dessinateur de presse, « le rire comme remède à la barbarie. »
L’exposition « Cabu visionnaire » est à voir jusqu’au 26 février à la galerie du hall du Carré d’Art. Entrée libre.