La consternation au Centre d’art et de photographie nîmois NegPos
L’exposition de Kamila Lévêque Jégo, Benzine Cyprine, récemment inaugurée, a été saccagée dans la nuit du 25 au 26 avril dernier. Des photos ont été arrachées et piétinées, des murs ont été tagués avec des symboles phalliques.
Patrice Loubon, président du Centre d’art et de photographie de Nîmes NegPos, gestionnaire des lieux, a porté plainte contre X pour destruction et outrage sexiste, intrusion et dégradation d’un lieu d’art, ainsi que destruction d’œuvres d’art.
Dans un communiqué, il explique que deux intrusions ont eu lieu à quelques jours d’intervalle : « avec de premières dégradations de l’espace et de l’exposition en place, des objets volés », avant une deuxième intrusion, avec cette fois « des images arrachées des murs, d’autres détruites et piétinées, des murs graphés avec des symboles phalliques et autres ».
Une attaque que le président du centre NegPos qualifie de « masculiniste », et qui, selon lui, « prouve à quel point il est important de défendre la liberté d’expression des artistes, et en particulier des femmes artistes, qui est en permanence menacée ici et partout dans le monde ».
De son côté, l’artiste Kamila Lévêque a réagi au micro de Ici Gard Lozère : « Ce genre de comportement agressif est systématique. Il est permanent. Que ce soit dans le débat, sur les réseaux sociaux, on est directement confrontée à ça en tant que femme. Je ne suis pas vraiment étonnée, et en même temps je suis consternée par cette médiocrité, parce que justement il est important qu’on en parle. Voilà telle qu’est reçue la féminité, comme j’ai voulu le montrer dans cette exposition. »
Plusieurs personnalités politiques nîmoises, de tous bords, ont condamné ces actes de dégradation, parmi lesquelles Patrick Malavieille, vice-président du conseil départemental en charge de la culture, et Daniel-Jean Valade, adjoint à la Culture de la ville de Nîmes.
Le club apporte tout son soutien à Kamila Lévêque et à tous les artistes qui osent s’engager pour défendre leurs idées et leur liberté d’interroger le monde. Il exprime également son soutien à Patrice Loubon, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui permettent à ces artistes de faire vivre leur art.