Interview de Mathieu Lagouanère, journaliste à Midi Libre, lauréat du prix Varenne

Mathieu Lagouanère, journaliste à l’agence nîmoise de Midi Libre a reçu le prix Varenne 2017 de la presse quotidienne régionale pour son article Mon fils est torero, publié le 16 septembre 2016. Le Prix Varenne récompense chaque année les articles et reportages de journalistes dans différentes catégories. L’an dernier, un journaliste de Midi Libre Nîmes, Hocine Rouagdia, avait déjà été primé dans la catégorie presse quotidienne régionale. 

Comment t’es venue l’idée de traiter ce sujet ? 

J’écris de temps en temps sur la tauromachie mais jamais les comptes-rendus. J’aime me pencher sur les histoires. J’aime les sujets qui entourent ce milieu. Les mères de torero vivent la corrida de façon à part et je me suis dit que l’on n’était pas à l’écoute de leurs émotionsCe furent de forts moments d’interview. En me répondant, l’une d’elle a pleuré d’effroi. 

Que ressens-tu à l’heure de recevoir ce prix ? 

Je ressens de la satisfaction et un peu de fierté. Quand on travaille avec le rythme du quotidien, les sujets s’enchaînent très vite. Cependant, certains sujets te tiennent plus à cœur à cause d’une rencontre et de l’émotion qu’elle a suscitée. Alors, on essaye de s’appliquer un peu plus dans l’écriture pour que le lecteur, lui aussi, remarque un peu plus le papier. On n’invente rien. Nous ne sommes que des passeurs… Recevoir un prix alors que je n’ai fait que transmettre… C’est chouette. 

Tu as choisi d’envoyer cet article qui, de façon indirecte, concerne un sujet très clivant : la corrida. Était-ce un choix militant ? 

Je ne suis pas militant. Je suis journaliste. La corrida est effectivement un sujet clivant. D’ailleurs, en écrivant ce sujet, je me suis posé la question d’évoquer avec les mères la souffrance animale. Et puis, je me suis dit que ce n’était pas mon angle. J’ai donc fait un choix. Au final, c’est peut-aussi ce qu’a récompensé le jury. 

                                                                                                         Propos recueillis par Guillaume Mollaret

L’article de Mathieu Lagouanère