Georges Mathon, longtemps membre du Club, ancien chroniqueur à Midi Libre, nous a quittés la semaine dernière.
Nous reproduisons ici l’hommage du journaliste Pierre Rivas qui lui mit un pied dans la presse.
Au revoir Georges.
“C’est ainsi… Un soir, au moment où tu t’attends le moins, tu apprends que tu viens de perdre un ami… Infatigable, que dis-je, inépuisable historien de Nîmes, il a consigné pendant des années toute sa recherche sur le passé de la ville sur un blog qui fera désormais référence. Pas l’héritage romain uniquement, mais l’histoire au quotidien des gens plus ou moins illustres qui ont compté pour la ville, celle des rues, des places, des immeubles, des monuments insoupçonnés… Georges était une véritable encyclopédie pour Nîmes. Et il s’était penché avec autant de force et de méticulosité récemment sur le passé de sa commune natale, Rochefort-du-Gard. Collaborant d’abord à Midi Libre avec des chroniques dominicales, il s’était plu aussi à assurer la correspondance locale de Camprieu où il passait l’été. Sans lui, aurions nous su, même qu’un jour le lac du Bonheur, petit cours d’eau bien nommé, s’était vidé en une nuit ? Georges était un puits de savoir. Tu lui disais “bonjour” et il te détaillais par le menu ses dernières trouvailles, jubilant de partager à la moindre occasion son savoir comme s’il craignait peut-être de ne pas avoir le temps de tout consigner, tout raconter… Merci à lui de m’avoir permis de publier sur son site www.nemausensis.com alors que je m’étais lancé dans la recherche d’éventuels témoignages à propos d’une image sur laquelle j’ai passé tant de temps frappé sans doute aussi par le même virus du décryptage des documents anciens. Et j’étais très honoré mais un peu gêné chaque fois qu’au hasard d’une rencontre, il se plaisait à me présenter comme celui qui lui avait “mis le pied à l’étrier de la correspondance locale”, son “patron” comme il le lançait haut et fort alors qu’il m’arrivais plutôt de penser que le “patron”, en fait, le gardien de la mémoire, c’était lui. Lui qui ne manquait jamais de partager sa bonhomie et son amour des choses méritant toujours notre curiosité pour peu qu’on veuille bien comprendre que rien n’est tout à fait banal et rien n’est anodin dans les traces qui subsiste d’un “avant” si peu connu ou que nous croyons connaître. Cher Georges, tu m’as conforté avec amitié dans cette foi en nos racines que nous partagions, sans lesquelles nous aurions bien du mal à comprendre le présent. Il n’y a rien que je puisse comprendre à ta disparition soudaine sinon que tu as accompli une oeuvre remarquable dont les Nîmois devront se souvenir puisque tu leur a révélé tant de l’héritage qui est le leur. Je ne te dis pas adieu puisque tu restes présent dans toutes ces histoires que tu a sorties de l’oubli et vers lesquelles je retournerai sans doute pour passer encore quelques instants avec toi à l’occasion.”
Pierre Rivas