#Confinement Comment bosse… Edith Lefranc, de Midi Libre

Plus de  trois semaines de confinement. Plus de trois semaines que nos membres réinventent leur façon de travailler. Un jour, un membre, un témoignage. Aujourd’hui… Edith Lefranc, chef d’agence de Midi Libre Nîmes.

Comment travaillez-vous à Midi Libre Nîmes depuis le début de la crise ?
Comme beaucoup d’entreprises, notre journal est impacté par la crise actuelle. Nos éditions sont regroupées, ainsi dans le Gard, Nîmes, Alès et Bagnols ne forment plus qu’une seule édition. Le journal n’ouvre plus sur les locales, mais sur des pages spéciales Coronavirus, huit à dix chaque jour, avec une large place au décryptage, à l’enquête, au suivi de cette actualité très particulière en région. Suivent les pages locales, puis des pages toutes éditions intitulées “gardez le moral” et qui proposent des jeux, des sujets culture, des interviews de personnalités…
Et à l’agence locale de Nîmes comment le travail s’organise-t-il ?

Nous sommes passés en chômage partiel à 50 % depuis le 23 mars et l’ensemble de la rédaction est en télétravail. C’est une organisation très inhabituelle pour les journalistes de terrain que nous sommes, ayant coutume de nous retrouver chaque matin pour notre conférence de rédaction (après passage à la machine à café de rigueur !) qui décidera du chemin de fer du jour et des sujets à venir. Il a donc fallu se réinventer. Nous communiquons par l’application Whatsapp et beaucoup par téléphone, ainsi qu’en visio-conférence quotidienne avec la rédaction en chef à Saint-Jean-de-Védas et les autres locales. Tout l’art est de ne pas se marcher sur les pieds et que chacun puisse travailler de chez lui sans difficulté de connection, De ce côté-là, nous avons franchi une étape. Nous parvenons même à organiser des réunions en visio-conférence questions-réponses avec Olivier Biscaye, directeur de la rédaction, une fois par semaine ouverte à l’ensemble de la rédaction du journal. Lors de ces visios hebdomadaires qui visent à évoquer les sujets ressources humaines, ventes, avenir, nous sommes parfois 90 ou 100 journalistes connectés en même temps ! S’il m’arrive de retourner à l’agence, où je me retrouve seule, j’ai aussi pris part à ces réunions chez moi, dans ma véranda là où la connection est la meilleure. Si j’avais bien pris soin du cadrage, je n’avais pas pensé que mon chat voudrait absolument s’installer sur mes genoux à ce moment là…

Le journal est-il encore distribué normalement ?
Notre réseau de porteurs à domicile ne nous a jamais lâchés, contrairement à La Poste. Les diffuseurs sont encore majoritairement ouverts, mais reçoivent moins de clients. Donc nos ventes au numéro accusent le coup tandis que nous assistons à un rebond des abonnements notamment numériques. La fréquentation du site midilibre.fr a été boostée, et l’équipe du web, au siège, ne manque pas d’idées (je vous conseille le tuto du coiffeur de Bagnols qui explique l’art et la manière de couper une frange !). Localement, Mickaël Anisset, notre photographe-vidéaste nîmois (également membre du Club et vainqueur des Trophée 2019, ndlr) a aussi réalisé des vidéos à forte audience sur Nîmes.  Nous recevons également beaucoup de messages de lecteurs qui nous remercient de continuer à paraître, offrant un journal de combat peut-être, mais sans baisser l’ambition de la qualité et de la rigueur.