#Confinement Claire Starozinski a chopé le Covid-19. Journal de bord

Un peu plus de trois semaines de confinement… Pour certains, c’est une période d’inactivité, pour d’autres de travail intense. Certains membres du Club sont également tombés malades. Aujourd’hui Claire Starozinski, membre du Club, et présidente de l’Alliance AntiCorrida nous livre le journal de bord de sa maladie.

 

J1 : 27 mars Tout le monde ne parle que de ça et depuis quelques heures je tousse beaucoup. Comme j’ai
jardiné pour tromper l’ennui du confinement, je pense à une allergie. Mais au fond de moi, je sens que ce n’est
pas habituel.
J2 : 28 mars Je sens monter la fièvre, la toux et les maux de tête s’accentuent. Des frissons et des douleurs
abdominales apparaissent.
J3 : 29 mars Pour mon médecin, aucun doute : j’ai contracté le COVID-19. Si les symptômes persistent il
faudra prendre un antibiotique pour éviter que la maladie n’évolue vers une pneumopathie. Mais avant, il faut
attendre… L’état de sidération passé, je me dis qu’il ne sert à rien de lutter, que je dois prendre la vague,
comme le dauphin. Et si mon heure est venue il faudra l’accepter. Bouillote, miel et tisanes de thym sont de
précieux alliés.
J4 : 30 mars Je décide de l’annoncer sur les réseaux sociaux afin qu’on sache que, contrairement à ce que
disent les médias, il n’y a qu’une seule protection en lieu clos : le masque, pour éviter une charge virale trop
importante. Je veux aussi expliquer que la peur et l’inquiétude ouvrent grand la porte au virus.
J5 : 1 er avril Les symptômes diminuent. Mais je constate que la majorité de ceux qui l’ont contracté n’en parlent
pas. Comme si c’était honteux. Ma voisine, qui exerce une profession paramédicale, me confie que personne, à
sa connaissance, n’est contaminé. Et pourtant j’en connais 12 ! Je suis persuadée que ce sont l’expérience et le
partage avec ceux qui l’ont eu qui rassurent. D’ailleurs mon plus grand soutien est Cécile Bois, mon amie, la
comédienne bien connue.
J6 : 2 avril Les symptômes ont quasiment disparu hormis une fatigue considérable et une légère toux. Je n’ose
pas crier victoire. Plusieurs fois par jour, après avoir compté jusqu’à 5, je retiens ma respiration pour constater
si je suis essoufflée.
J7 : 3 avril J’entame mon septième jour. Je n’oublie pas que le cap à franchir se situe entre le 7 e et le 10 e jour.
Tout peut basculer d’un moment à l’autre paraît-il.
J 8 : 4 avril Je suis terrifiée par la majorité des commentaires et des posts sur les réseaux sociaux Critique
permanente de tout et de tous, accusations, haine, négativité. Le virus ne nous apprend donc rien ? Osons la
bienveillance, soyons solidaires et devenons simplement humains. Il est grand temps !
J 9 : 5 avril La fatigue persiste mais je suis confiante car j’aperçois le bout du tunnel. Je me suis même octroyé
un peu de jardinage. Vivement demain !
J 10 : 7 avril On y est ! J’ai passé le cap. Reste désormais à attendre le 14 e jour pour décrocher ma médaille
d’immunité.

Sans être devenue un béni-oui-oui, cet épisode personnel a décuplé mon empathie envers les humains et les
animaux. Je remercie toutes celles et ceux qui m’ont accompagnée pendant ces 10 jours que j’ai comptés, et
recomptés. Leur présence bienveillante a été bien plus importante que je ne saurais le dire.
Au-delà de la catastrophe sanitaire, une réflexion de fond s’impose. L’Homme dévaste peu à peu les forêts et
autres paysages qui abritent une biodiversité essentielle à la vie. Au nom de croyances ancestrales, des
animaux sauvages, hôtes de certains virus, sont consommés (morts ou vivants) Une grande partie des
épidémies provient également de l’exploitation des animaux dans les élevages industriels. C’est ainsi que les
virus nous contaminent.
Nul doute que les pandémies progresseront, si les États ne reviennent pas aux fondamentaux : agriculture
locale et raisonnée, arrêt de la déforestation, relocalisation de l’industrie. Et c’est à nous, particuliers, qu’il
appartient de réduire, voire de cesser notre consommation de produits carnés.
Sinon…