Nîmes : une étude d’un médecin du CHU à la une d’une publication médico-scientifique de renommée internationale

Le New England Journal of Medicine est une prestigieuse revue médicale nord-américaine, [éditée depuis 1812. Les spécialistes sont unanimes pour considérer que les études qui paraissent dans cette revue permettent de faire évoluer « l’état de l’art », c’est-à-dire les connaissances en médecine. Le Dr Saber Davide Barbar, responsable de l’unité de Réanimation médicale du CHUN, a publié en octobre dernier un article relatif à la dialyse en réanimation. Cette publication démontre le dynamisme des équipes nîmoises en termes d’activités de recherche et de production scientifique.

Publié une fois par semaine, le New England Journal of Medicine (NEJM) concerne l’ensemble des spécialités médico-chirurgicales. Il est reconnu, pour les médecins et chercheurs du monde entier, comme l’une des revues majeures au niveau international. En effet, le NEJM est la revue dont l’impact factor (facteur d’impact – indicateur qui estime la visibilité d’une revue scientifique à partir du nombre moyen de citations de chaque article publié dans la revue) est le plus élevé.
Étude sur la mise en place de la dialyse chez les patients présentant une insuffisance rénale aiguë sévère et un choc septique
L’insuffisance rénale aiguë est la complication la plus fréquente chez les patients atteints de choc septique, admis dans les services de Réanimation. Cette pathologie constitue un risque majeur de décès. Même si la dialyse (utilisation d’une machine faisant office de rein artificiel pour filtrer le sang) est le traitement le plus employé pour la prise en charge des insuffisances rénales aiguës sévères, le moment idéal de sa mise en place est laissé à l’appréciation du médecin et reste un sujet controversé.

Etude sur l’insuffisance rénale

Dans son étude, publiée dans le NEJM, le Dr Barbar s’est employé à comparer deux groupes de patients ayant présenté une insuffisance rénale aiguë sévère associée à un état de choc septique. Pour les patients du premier groupe, la dialyse était initiée immédiatement après le diagnostic. Pour le deuxième, la dialyse était initiée après un délai de 48 heures, si la fonction rénale du patient n’avait pas spontanément récupéré avant la 48e heure.
Sur les 488 patients inclus dans l’étude, aucune différence statistiquement significative en termes de mortalité n’a pu être établie entre les deux groupes. De plus, environ un tiers des patients du groupe dans lequel on avait différé l’initiation de la dialyse a récupéré spontanément une fonction rénale satisfaisante, sans besoin de dialyse. Aussi, cette étude indique qu’il n’y a pas de pertinence à mettre en place immédiatement une dialyse dès le diagnostic de l’insuffisance rénale aiguë au stade le plus sévère.

« En service de Réanimation, les critères habituellement utilisés pour diagnostiquer l’insuffisance rénale ne sont pas suffisamment fiables. En se basant sur ces seuls critères, le praticien risque de dialyser trop tôt des patients n’ayant pas besoin de ce type de prise en charge, avec ce que cela implique en termes de qualité de vie et d’impact médico-économique » indique le Dr Barbar, investigateur principal de cette étude, coordonnée par le Pr Jean-Pierre Quenot, du CHU Dijon-Bourgogne, auquel le CHUN est étroitement associé.